Atelier de composition électroacoustique

Cet atelier se déroule essentiellement le jeudi après-midi et vendredi. Il permet de s’initier à la création via l’informatique (prise de sons, montage, transformation, mixage), dans un esprit de recherche musicale.Il s'inscrit dans l'héritage de la musique concrète telle que définie par Pierre Schaeffer. Il est dirigé par Philippe Mion, Professeur, et Nicolas Perrin, assistant.

Déroulement

Rendez-vous individuels avec le professeur (2h tous les 15 jours) essentiellement le jeudi après-midi et vendredi. Remplacements occasionnels le lundi après-midi et mardi.
Séances collectives, tous les 15 jours, le jeudi soir (écoutes des travaux, d'œuvres, analyses et commentaires).
Rendez-vous plus informels à la demande avec l'assistant de l'atelier.
Planning décidé chaque début de trimestre.
Les travaux d'élèves sont programmés annuellement dans des concerts dits “acousmatiques “.
Un concert d'œuvres “mixtes“, mélangeant instruments et partie électroacoustique, est programmé dans l'auditorium du conservatoire, occasion pour certains élèves de s'essayer à la composition instrumentale.

A qui s'adresse cet atelier ?

Pour tout curieux du son, de toutes les musiques, de la musique en général,
qui a envie de fabriquer, de construire, d'examiner... (à partir de 12 ou 13 ans).

Tarifs et modalités d'inscription

S'informer auprès des Ecoles Municipales Artistiques.
Une visite lors d'une séance collective ou
un rendez-vous préalable avec le professeur est conseillé.
Contacter le professeur Philippe Mion par mail : philippemion@wanadoo.fr.

Faut-il connaître le solfège ?

Pas nécessairement. Mais une familiarité avec des musiques de divers styles peut constituer une aide précieuse.

DJ ? Musique "électro" ?

Non ! On n'apprendra pas ici à être DJ ou à composer des “dance-musiques“,
des musiques “électro“ au sens communément entendu, ni même des chansons.
Ce n'est pas la bonne adresse.

Faut-il connaître l'ordinateur ?

C'est mieux si c'est le cas, mais l'apprentissage peut se faire en même temps que la recherche musicale.

Est-il nécessaire d'avoir un ordinateur ?

C'est pratique d'en avoir un, mais sinon il est possible de venir travailler
au conservatoire sur l'équipement de l'atelier (planning à définir).

Un "atelier" plutôt qu'une classe ?

On ne délivre pas ici de diplôme. Mais une réelle formation est donnée, progressive, adaptée à chacun, et qui prend le temps que chacun jugera utile.

Par ordinateur ?

Tout se passe sur ordinateur une fois enregistrés des éléments sonores de toutes sortes. Montage, transformation, mixage sur des logiciels conçus pour cela.
Pas de logiciel obligé. L'itinéraire proposé peut s'adapter à tout logiciel de séquencement multipistes.
L'ordinateur n'est qu'un outil, c'est le compositeur qui fait la musique.

Pratiquement que fait-on ?

Le compositeur travaille “à même les sons“ qu'il a le plus souvent lui-même enregistrés.
Il les choisit, les assemble, les déforme, les mélange selon son projet, au gré
de son intuition, de ses idées et désirs, construit progressivement une musique.
Pour ceux qui le souhaitent et en ont besoin, des exercices sont proposés qui permettent d'aborder dans le même temps des techniques de réalisation
et des propositions musicales précises.

Composition / Invention

Il ne s'agit pas de se déclarer tous compositeurs, mais d'affirmer qu'on peut tous se poser des questions de compositeurs, avec, à la fois, sérieux et fantaisie.
Se confronter au jeu d'une invention libre.

Quelle orientation musicale ? Quel style ?

Il s'agit d'une démarche de “recherche musicale“ :
chercher à inventer une musique au-delà des valeurs traditionnelles - hauteurs de note, pulsations régulières, timbres instrumentaux - sans pour autant s'interdire tout cela.
Une “musique de sons“, au sens le plus large possible, une “musique de
tous les sons“ par opposition à ce qu'on pourrait appeler de façon évidemment trop simplifiée “une musique de notes“.
Ce choix, qui semble en apparence bousculer les usages musicaux,
s'inscrit pourtant dans une tradition de plus d'un siècle et
riche d'un répertoire trop méconnu et qui a eu des noms divers :

Musique électroacoustique

Électroacoustique est un mot très imprécis qui veut tout dire et son
contraire.
Littéralement il signifie un art dans lequel on trouve des sources
sonores acoustiques et d'autres électriques.
En ce qui concerne cet atelier, ce n'est pas faux.

Musique concrète

Concept proposé par Pierre Schaeffer en 1948 : musique où tous les aspects
du sonore, tel qu'on le perçoit, peuvent être retenus comme valeurs
d'un discours musical.
Et pas seulement les valeurs “abstraites“ de hauteurs et durée.

Musique acousmatique

“Acousmatique“ se dit d'un son qu'on entend sans en voir l'origine.
Tout son enregistré est donc acousmatique.
Dans une musique dite acousmatique cette situation est à l'origine même
de l'invention musicale.
La musique ne s'élabore plus selon la trilogie habituelle :
Imagination - Codification (partition) - Exécution (interprétation).
Le compositeur travaille “à même le son “ enregistré, procède
en permanence par allers-retours permanents entre faire et entendre.
Il conduit son invention en fonction de ses idées et de ce qu'il perçoit
de sa propre musique. Il ne voit jamais l'origine du son, passé
l'enregistrement. Cela n'interdit pas néanmoins qu'on puisse reconnaître
précisément la cause matérielle à l'origine du son.
Tout se fait sur un support, autrefois sur la bande magnétique,
aujourd'hui sur la mémoire d'un ordinateur.

Musique contemporaine

Encore un mot qui veut tout dire et son contraire. Dans la filiation des
musiques dites “savantes“, (ce qui semblerait dire que d'autres
ne le sont pas ce qui est injuste et idiot. Tout art est savant, chacun à son
niveau...), le mot désigne ces musiques, instrumentales ou autres, nées
au XXème siècle, qui ont élargi le langage musical, investi tout le sonore,
qui ont plus ou moins “désobéi“ aux règles de la tradition musicale, qui les
ont plus ou moins outre-passées en tout cas.

N'importe quoi ?

Il faut reconnaître qu'en effet il y a un risque de faire “n'importe quoi“ !
Tout notre effort est justement de ne pas y céder. Nous avons pour nous
aider un siècle d'œuvres instrumentales et/ou électroacoustiques,
des usages musicaux, les réflexions théoriques d'un certain nombre
d'auteurs.

Pour finir, nous avons chacun un outil précieux à ne jamais oublier :
notre oreille, et un travail passionnant et enrichissant à conduire,
le questionnement sur soi.

Page publiée le 03 juillet 2014 - Mise à jour le 09 juillet 2014

L'écoute des sons nécessite Flash Player.

Damien Dreux : Micromontage 1

Nicole Piazzon : "Âne-avion"

Karen Fenn : Sans titre

Christophe Gsell : "Encore" 1 (extrait)

Nicole Piazzon : "Regardons ensemble l'eau"

Sylvie Combal : "Le chant de l'eau" (extrait)

Nicole Piazzon : "Tortue-Luth"

Damien Dreux : Micromontage 2

Christophe Gsell : Encore 2

Jean-Yves Bernhard : "Le noir est bien une couleur" (extrait)

Nicole Piazzon : "Qui veut ?"